Aller au contenu

Qu'est-ce que le CMV?

Le Cytomégalovirus (CMV) est un virus très répandu, appartenant à la famille des virus de l’herpès Chez l’adulte et l’enfant en bonne santé, l’infection passe souvent inaperçue : quelques symptômes grippaux ou un léger malaise. En revanche, le CMV peut être dangereux pour :

     

    • Les femmes enceintes, car il peut se transmettre au fœtus (on parle alors de CMV congénital)

    • Les personnes immunodéprimées (transplantés, patients sous chimiothérapie, personnes vivant avec le VIH)

Transmission

Le CMV se transmet principalement par contact direct avec des liquides biologiques : salive (bisous, embrassades), urine et sécrétions génitales, lait maternel, transfusion sanguine ou greffe d’organe (dans de rares cas). Les jeunes enfants gardés en collectivité (crèche ou jardin d’enfants) sont de fréquents porteurs et peuvent transmettre le virus aux adultes lors de contacts rapprochés.

Le CMV congénital en faits et chiffres

Lorsqu’une femme enceinte contracte le CMV pour la première fois (infection primaire), le virus peut traverser le placenta et infecter le fœtus :

  • Environ 0,5-1 % des femmes enceintes sont concernées
  • Lorsqu’une femme enceinte a été testée positive au CMV, il existe un risque d’environ 30% de transmission du virus au fœtus
  • Parmi les bébés touchés, environ 10 % naissent avec des séquelles graves (surdité, retards moteurs, troubles du développement)
  • Une majorité de nouveau-nés n’a cependant ni symptôme apparent ni séquelle à long terme, d’où l’importance du dépistage et du suivi

Attention : une primo-infection peut être dangereuse dès deux mois avant la conception jusqu’à la fin du premier trimestre de grossesse, car c’est à ce moment que les organes du bébé se développent. Le CMV « attaque » en particulier le cerveau, mais il peut également affecter les reins.


 *sources études cliniques et hospitalières suisses de 2024

Dépistage et suivi

  • Avant ou en début de grossesse : un bilan sérologique permet de savoir si la femme a déjà contracté le virus ou non. Les primo-infections sont les plus dangereuses pour le bébé, mais toute infection mérite une attention particulière.
  • En cas d’infection primaire juste avant ou pendant le premier trimestre de grossesse : une amniocentèse est proposée afin de déceler une éventuelle transmission au bébé. En cas de résultat négatif, la grossesse peut être poursuivie normalement. En cas de résultat positif, un suivi particulier sera proposé, comprenant un traitement au Valaciclovir, des échographies ciblées mensuelles, une cordocentèse (prise de sang du cordon ombilical) et une IRM. Le Valaciclovir est un traitement virostatique, permettant de stopper le développement du virus. Le suivi permet quant à lui de connaître de degré d’infection du fœtus et éventuellement de prendre la décision d’interrompre la grossesse. Ces rendez-vous sont très stressants, n’hésitez pas à nous contacter pour échanger!
  • À la naissance : nous vous conseillons de planifier votre accouchement en hôpital universitaire, car votre bébé y sera suivi pendant ses premières années de vie. Pendant le séjour à la maternité, votre bébé subira un grand nombre d’examens non invasifs : test urinaire, test auditif, prises de sang, et d’autres un peu plus conséquents : fond d’œil (non douloureux mais gênant) et IRM (le nourrisson doit dormir pour ne pas bouger pendant l’examen, il doit donc être nourri au préalable puis il sera enveloppé afin qu’il reste immobile. C’est souvent plus impressionnant pour les parents que pour le bébé !). Les résultats de tous ces tests seront examinés par un infectiologue, qui pourra prescrire un traitement au Valganciclovir, un sirop que le bébé devra prendre une fois par jour.

Par la suite : un enfant touché par un CMV congénital sera suivi pendant ses quatre à cinq premières années de vie. Les premières semaines, il est suivi par l’infectiologue ayant prescrit le traitement afin de vérifier sa tolérance au traitement, car le Valganciclovir peut avoir des effets secondaires importants (notamment une baisse de globules blancs). Des prises de sang sont effectuées régulièrement au début du traitement puis de manière plus espacées. Un ORL suivra également l’enfant tous les trois mois jusqu’à son premier anniversaire afin de vérifier son audition, puis de manière plus espacée par la suite. Un suivi ophtalmologique sera également mis en place pour vérifier et protéger sa vue. Enfin, son développement sera examiné par des spécialistes en psychomotricité.

Ensemble, faisons entendre la voix de l’invisible.